
L’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) a présenté son rapport d’activité 2024, mettant en lumière les principales mesures de contrôle et annonçant une réorientation stratégique majeure pour répondre à l’augmentation préoccupante du jeu excessif en France.
Ce rapport marque le cinquième anniversaire du cadre réglementaire actuel du jeu en France. Si l’ANJ reconnaît des avancées notables des opérateurs dans des domaines tels que la lutte contre le blanchiment d’argent et la prévention des risques, elle souligne également la nécessité d’agir de manière plus ferme pour lutter contre l’addiction au jeu.
« Des progrès importants ont été réalisés par les opérateurs dans le respect de leurs obligations en matière de prévention du jeu excessif et de lutte contre le blanchiment ; ces efforts commencent à se traduire dans les plans d’action examinés par l’ANJ », a indiqué l’autorité dans un communiqué.
Renforcement des sanctions et du contrôle en 2024
Dans son dernier bilan annuel, l’ANJ rapporte avoir prononcé neuf sanctions au cours de l’année. Certains opérateurs ont été condamnés à des amendes allant jusqu’à 150 000 €. Une sanction particulièrement sévère, prononcée en janvier 2025, s’est élevée à 800 000 €, un montant que l’ANJ qualifie de « signal fort adressé à l’ensemble du marché ».
Parallèlement à ces amendes, l’autorité a bloqué l’accès à 1 335 sites de jeux illégaux et mené 231 actions administratives. Un nouveau dispositif ciblant les flux financiers en lien avec les sites non autorisés a également été mis en place afin de freiner l’activité illégale.
L’essor des auto-exclusions pousse à une révision stratégique
L’un des éléments les plus préoccupants du rapport est la forte augmentation des demandes d’auto-exclusion, qui sont passées de 40 000 en 2021 à 85 000 en 2024, soit plus du double en trois ans. En réponse, l’ANJ révise son plan stratégique 2024–2026 afin de placer la lutte contre le jeu excessif au cœur de ses priorités.
Pour appuyer cette nouvelle orientation, l’autorité organisera un colloque au Sénat le 27 juin, réunissant les parties prenantes pour débattre de cette nouvelle feuille de route.
Un marché devenu produit de consommation courante
Dans les remarques accompagnant le rapport, la présidente de l’ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin, souligne le paradoxe d’un marché numérique en pleine expansion qui banalise les pratiques de jeu, tandis que les risques d’addiction augmentent.
« Porté par un marché très dynamique favorisé par la digitalisation, le jeu, qui n’est pas un produit comme les autres, est néanmoins devenu un produit de consommation courante », a-t-elle déclaré. « L’objectif de réduction du jeu excessif fixé par l’ANJ doit désormais se traduire par une obligation de résultats, impliquant une diminution du nombre de joueurs excessifs et de leur poids dans les revenus des opérateurs. »
Elle a également insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective plus large contre l’addiction : « Plus largement, la lutte contre l’addiction au jeu suppose de dépasser les considérations sectorielles et de prendre en compte la dimension globale et sociétale du phénomène, qui concerne les opérateurs, les pouvoirs publics, les régulateurs, les associations, les éducateurs, les parents, etc. »
Avec le renforcement de ses contrôles, une sensibilisation croissante du public et un virage vers une régulation plus efficace, l’ANJ entend affronter plus directement les enjeux liés au jeu excessif dans les années à venir.
Source :
"Rapport d’activité 2024 de l’ANJ", anj.fr, juin 2025.
marina_m575
il y a environ 12 jours
Modérateur
L'ANJ prend des mesures importantes pour lutter contre les problèmes de jeu. Ce changement stratégique et ce renforcement de l'application de la loi démontrent que la France prend au sérieux la lutte contre le jeu problématique.
ANJ is taking significant action to address gambling issues. This strategic shift and stricter enforcement demonstrate that France is serious about tackling problem gambling at its foundation.
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